Article rédigé par Dr. Moïse TOURABALY
Les injections intravitréennes ou intraoculaires d’anti VEGF (facteur de croissance de nouveaux vaisseaux) ont permis une avancée majeure dans le traitement des pathologies de la macula. Elles sont effectuées dans des conditions stériles et sous anesthésie locale par gouttes.
Les injections intravitréennes se déroulent au Cabinet d’Ophtalmologie de Cachan, nous disposons d’une salle dédiée permettant de réaliser ces interventions en toute sécurité.
Principe de l’injection intravitréenne
L'injection intravitréenne consiste à déposer un médicament directement dans le corps vitré de l'œil, près de la rétine. Cela permet de traiter certaines maladies de l'œil, telles que la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) ou l'œdème maculaire diabétique. Le médicament agit localement pour réduire l'inflammation, freiner la croissance de vaisseaux anormaux et améliorer la vision.
Consignes avant l’injection
Il vous sera demander de lire attentivement la fiche d’information et de consentement de la société française d’ophtalmologie.
Avant l’injection :
- Manger et boire normalement
- Ne pas se maquiller le jour de l’injection intra oculaire pour limiter le risque d’infection
- Collyres antibiotiques préopératoires non recommandés
Déroulement en pratique d’une injection intravitréenne
L’injection est réalisée au cabinet dans notre salle dédiée.
Voici les étapes de la préparation pour une injection intravitréenne :
- Administration de l'anesthésie locale par gouttes d'oxybuprocaïne, anesthésiant dans la salle d'attente.
- Mesures d'hygiène et de protection, notamment par le port d'une charlotte sur la tête et d'une casaque.
- Entrée en salle d'injection et installation sur le fauteuil d'injection en position allongée.
- Désinfection de la peau et de la conjonctive à la Bétadine® ophtalmique à deux reprises.
- Protection du visage avec un champ stérile troué.
- Mise en place d'un instrument pour écarter les paupières, et maintenir l’œil ouvert.
- Demande au patient de regarder en bas vers votre nez.
- Réalisation de l'injection par l'ophtalmologue.
- Rinçage abondant de l'œil au sérum physiologique.
- Retrait de l’écarteur.
- Pansement si besoin.
Bien que source d’angoisse, l’injection intravitréenne est quasi indolore et rapide.
Protocole d’injection
Le nombre d'injections nécessaires dépendra de la pathologie et du médicament prescrit. Il est fréquent que plusieurs injections soient nécessaires pour obtenir des résultats satisfaisants (de 3 à 8 injections la première année).
Le protocole de traitement par injections intra-vitréennes nécessite une étroite collaboration entre le patient et l'ophtalmologiste. Le rythme de surveillance, les consignes de consultation en urgence et les signes d'alerte doivent être bien compris pour assurer l'efficacité du traitement.
Le protocole de traitement le plus couramment utilisé en France pour la DMLA exsudative est le protocole "Treat and Extend" ; c’est-à dire : « Traiter et Prolonger l’intervalle entre deux injections ».
Ce protocole est personnalisé pour chaque patient et vise à éviter la récurrence de l'œdème tout en réduisant le nombre d'injections nécessaires. À chaque consultation, l'anatomie et la fonction visuelle sont évaluées pour essayer d'espacer en toute sécurité le temps entre deux injections.
Différents produits pour les injections intravitréennes
Les principales classes de médicaments utilisés en injection intra-vitréenne sont :
- Les anti-VEGF (anti facteurs de croissance endothéliaux vasculaires) sont utilisés pour traiter les vaisseaux anormaux qui se développent sur la rétine ou la macula. Les médicaments disponibles sur le marché sont le Ranibizumab (Lucetis®), l’Aflibercept (Eylea®) et le Bevacizumab (Avastin®).
- Les corticoïdes sont utilisés pour traiter les inflammations oculaires pouvant causer des œdèmes maculaire dans le diabète, l’occlusion de la veine centrale de la rétine et les inflammations postopératoires. Ils sont disponibles sous forme d'implant microscopique à libération prolongée. Les deux principaux produits disponibles sont l'implant de dexaméthasone (Ozurdex®) et l'implant de fluorométholone (Iluvien®).
- Les antibiotiques et les antiviraux.
Effets indésirables de l’injection intravitréenne
La Bétadine® permet de diminuer considérablement le risque d’infection intraoculaire. Cependant elle peut irriter la surface oculaire, et entraîner une sensation de grains de sable, picotements voire de brûlures. Le traitement postopératoire par larmes artificielles est destiné à soulager ces symptômes.
Consignes après l’injection
Le traitement postopératoire consiste essentiellement en larmes artificielles à la demande diminuer l’irritation oculaire. Les antibiotiques collyres ne sont plus recommandés.
- Rinçage abondant de l’œil au sérum physiologique en fin d’intervention, ou à la demande, 2 à 3 fois par jour.
- Hydratation abondante à l’aide de larmes artificielles
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